Nous avons cherché les contre-propositions des adversaires de la réforme du collège. Nous n’avons pas trouvé de propositions de grille-horaires.
Néanmoins en fonction des arguments avancés ces derniers temps, nous avons pu l’élaborer. Chaque discipline (ou presque) y va de sa pétition et de sa revendication. « On sacrifie les sciences », « on sacrifie les langues »… Chacun revendique un peu plus, ignorant l’approche globale que doit avoir une réforme.
Pêle-mêle :
– Plutôt que de supprimer les classes bilangues et commencer la LV2 en 5e, généralisons les classes bilangues pour tous les élèves
– Une langue ne peut être correctement apprise qu’avec un minimum de 5h par semaine
– Il faut augmenter sensiblement les heures dans les matières fondamentales (français, maths)
– Hors de question de prendre sur l’horaire d’histoire-géographie pour enseigner l’EMC
– Le latin et le grec sont indispensables pour réussir en français (et pour accéder à la « civilisation » et l’humanisme)
– Hors de question de diminuer les horaires disciplinaires
– Les travaux pluridisciplinaires doivent être progressifs et proposés en plus des heures disciplinaires
– L’AP ne sert à rien, il faut la remplacer par des heures de soutien et d’approfondissement dans les matières fondamentales
– Il ne faut pas supprimer les devoirs à la maison mais mettre en place dans les emplois du temps des heures pour les faire au collège
En tenant compte de tous ces postulats, l’emploi du temps d’un élève de collège (en 5e?) pourrait ressembler à ça :
français : 7h
maths : 7h
anglais : 5h
Lv2 : 5h
hist-geo : 3h
emc : 1h
svt : 2h
sc phys : 2h
technologie : 2h
ed musicale : 1h
arts plastiques : 1h
eps : 3h
latin : 2h
grec : 2h
travaux pluridisciplinaires : 2 h
soutien français : 2h
soutien math: 2h
aide aux devoirs : 4h
TOTAL : 53h
Qu’en pensent les parents ?
Ceux qui luttent contre la réforme recouvrent au moins toutes ces revendications qui arrivent à une proposition ridicule.
Le fait est qu’au final, il faut trancher et penser globalement. Il y a des arbitrages à faire et contenter tout le monde est illusoire. Rappelons que la réforme n’a pas pour but de contenter les enseignants mais de faire mieux réussir tous les élèves.
Nous comprenons qu’il soit plus facile de ne pas formuler de contre proposition globale puisqu’on finit par fâcher quelqu’un (et on perd alors une part de clientèle) ou alors sombrer dans le ridicule.
C’est aussi la raison pour laquelle une réforme ne fera jamais l’unanimité et peinera à convaincre une majorité.
Guillaume Caron & Laurent Fillion