On apprend donc aujourd’hui que le SNALC est pour le retour des classes de niveaux au collège. Quel scoop !
Il s’agirait donc de séparer les « meilleurs » des « moins bons » en Français, mathématiques et langue vivante. Le prétexte ? Dans ces disciplines si les « bases » ne sont pas acquises, on ne peut avancer.
Pour le SNALC, ce n’est pas le cas dans les autres matières. Voilà qui montre au passage au pire une totale méconnaissance des programmes, au mieux (quoique ?) une vision bien particulière des autres disciplines qui ne seraient que des temps d’exposition à des savoirs déconnectés les uns aux autres. (et là je me dis que j’ai bien fait de ne pas signer une pétition qui demandait une refonte des programmes d »histoire-géo avec cette organisation syndicale.)
Le SNALC ne nous fera pas croire un instant qu’il s’agit de remédiation. Il s’agit bien au contraire de mettre en place des filières : élitisme pour les uns, relégation pour les autres … et ce dès la fin de la Sixième !! On voudrait creuser les inégalités qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Du reste, il suffirait que M. Girard annonce que les adhérents du SNALC prendront en priorité en charge les groupes les plus « faibles » pour que bon nombre de ses adhérents ne trouvent l’idée moins bonne …
Notons au passage que ceux-là même qui voulaient faire croire que la mise en place du socle commun était la promesse d’un enseignement au rabais pour certains élèves, proposent tout simplement cette version aujourd’hui. Mais peu importe que les plébéiens en aient moins tant que les patriciens en ont plus. Ils sont bien républicains … mais version Rome antique.

Dessin de Marc Chalvin tiré de Laura Jaffré « Tout ce que vous pensez des profs », ed de La Martinière
D’autres dispositifs peuvent davantage viser les objectifs faussement avancés aujourd’hui.
Une contre proposition ici : 4ème paserelle
Nous l’avions proposée avec quelques collègues il y a quelques années. En vain. L’époque n’y était pas favorable. On nous avait aussi fait remarquer qu’il s’agissait de donner encore des moyens aux « moins bons » sans rien proposer en plus aux « meilleurs », donc de ne pas vouloir en faire des groupes de niveaux (justement !).
Je ne suis pas aussi prétentieux que les spécialistes de la pédagogie au SNALC (si, si) pour croire qu’il s’agit là d’une solution miracle mais elle me semble beaucoup plus juste dans son esprit. On peut en débattre.