Réflexions personnelles sur notre système éducatif et son actualité

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Enjeu et contradictions

In Salle des profs on 5 mai 2012 at 15 h 34 min

Entre ces deux tours, on a un peu entendu parler d’éducation, davantage d’ « immigration », de patrie et de frontières.

Et pourtant l’enjeu existe pour ceux qui s’intéressent aux questions éducatives.

Il y a bien deux projets, deux visions de l’école qui s’affrontent à l’occasion de ce second tour.

D’un côté une école élitiste reposant sur la sélection précoce, sur la mise à l’écart d’une partie des élèves pour mieux mettre en avant une autre.

De l’autre une école démocratique qui vise à apporter à tous les élèves « ce que nul ne doit ignorer ».

Enjeu donc.

Le projet d’une école toujours plus élitiste ne rencontre pas toujours une réelle opposition chez certains acteurs du monde éducatif.

Contradictions.

Pourquoi n’entend-on l’opposition à ce projet de ceux qui depuis des années veulent sauver les lettres ? Ceux qui combattent la diminution des heures d’enseignement de français semblent se satisfaire qu’une partie des élèves n’aient de fait quasiment plus d’enseignement dès 14 ans ?

Et tous les lobbies disciplinaire d’histoire-géo qui ont crié au scandale avec la suppression de l’histoire en Terminale S, cela ne les dérange pas que certains élèves n’aient plus d’enseignement d’histoire après la 5e ? Il y aurait des élèves qui méritent qu’on leur enseigne l’histoire … et pas d’autres.

Et tous ceux qui trouvent que bon nombre de réformes soutenues par les pédagogues ouvrent la voie à une école livrée à l’ultralibéralisme, au patronat, semblent se satisfaire que pour une partie des élèves, la seule finalité de l’éducation soit la préparation à un métier.

Les tenants de la théorie de la baisse du niveau sont souvent bizarrement d’accord pour empêcher une partie des élèves d’accéder justement à un niveau partagé.

Il est vrai que pour un grand nombre d’entre eux une connaissance ne vaudrait que si elle n’était partagée que par quelques-uns.

Certes, on se donne bonne conscience en s’affublant de l’adjectif républicain. Mais une République qui se satisfait d’envoyer les patriciens vers les classes prépa et les grandes écoles tout en acceptant une mise à l’écart progressive des plébéiens via une orientation par l’échec (vive l’apprentissage dès 14 ans pour se séparer des élèves avec qui on n’y arrive pas !).

A cette école « républicaine » on peut préférer une école démocratique qui se donne comme objectifs d’apporter à tous ce qu’on peut nommer « socle commun », « culture commune », ou encore « fondamentaux » (tout dépend ce qu’on y met !).

On est en droit d’espérer que celui des deux candidats qui défend cette idée,une fois au pouvoir, relance vraiment cette vision de l ‘école … sans que les opposants à tout, empêtrés dans leurs contradictions, ne tentent de freiner ce mouvement.

Espoir.

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